Anthony, tel un phénix, gravit le Kilimandjaro à 5895m

Au sommet du Kilimandjaro : ils sont heureux et unis. Bravo à nos deux lauréats (Camille, Anthony) des Trophées Aventure Hustive x ITESOFT et à leurs équipes et accompagnateurs (bravo Wendy) pour ce défi de taille : grimper à près de 6000m d’altitude avec des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques. Ils ont bravé la fatigue, le froid, le vent et la neige sur le célèbre circuit en Afrique. ITESOFT recueille le témoignage de ces héros sur leur incroyable ascension. 

ITESOFT : Anthony Hody, peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Anthony :Je suis Anthony et lauréat des Trophées Aventure Hustive x ITESOFT 2024 avec mon projet handi tour de la Vanoise. Je perds la vue en 2019. Et c’est là que ma 2^e vie commence. Un peu comme un phénix. Aujourd’hui, je dirai que c’est presque une chance le handicap. Je me réalise, je découvre plein de gens, plein de choses, plein de paysages. Et j’ai décidé d’aller de l’avant en relevant des défis d’aventure et physique adapté. 

 De la Vanoise au Kilimandjaro, toutes les routes mènent à l’aventure ?   

Anthony : Oui, l’aventure c’est l’aventure. Tout est parti de là. L’an dernier, je cherchais des volontaires pour m’accompagner sur mon défi : faire le tour des glaciers de la Vanoise* dans le cadre des Trophées Aventure Hustive x ITESOFT. J’ai demandé à mon amie Wendy de venir sur le projet. Elle m’a dit OK pour la Vanoise à une seule condition : je viens si et seulement si tu viens grimper avec moi le Kilimandjaro en 2025. J’ai dit OK (rires).

*Massif de la Vanoise situé en Savoie.  

Les Trophées c’est presque le point de départ du Kilimandjaro ? 

Anthony : Sans les Trophées Aventure Hustive, je n’aurai pas relevé ce défi au plus haut sommet d’Afrique. Ce programme, c’est devenu une petite famille. On y rencontre plein de gens handi et valides qui ont soif d’aventure, des personnes qui ont connu des maladies chroniques et des handicaps visibles et non visibles… Bref, de belles énergies positives qui ont fait le choix de dépasser leur différence. Je remercie profondément Wendy… qui m’a connecté au défi du Kilimandjaro. J’ai retrouvé sur place d’autres connaissances et amis comme Camille** et Christophe*** tous deux lauréats des Trophées Aventure x ITESOFT. 

**Camille Choquet, lauréate 2025 avec le projet Croq’SEP. 
***Christophe Bertrand, lauréat 2024 avec le projet La diagonale de la résilience. 

C’est une ascension au profit d’une ONG ? 

Anthony : Oui ! Et Wendy s’occupe justement de faire le lien avec la fondation des amis de l'école de Port Reitz au Kenya. Elle a coordonné ce défi avec Zara Tour qui a permis de réunir guides, accompagnants, sherpas, et personnes en situation de handicap. Les fonds ont été reversés à cette ONG**** afin d’œuvrer à la qualité de vie des enfants de l’école située à Mombassa. 

**** Les Amis de l’école de port Reitz récoltent des fonds afin de venir en aide à l'école de Port Reitz située à Mombassa, au Kenya.

Raconte nous ton ascension ? 

Anthony : Le Kilimandjaro, c’était une première. Tu te prends une claque. L’ascenseur émotionnel joue au fil des étapes. J’étais tellement content de franchir toutes les étapes et d’arriver au bout. Toute l’équipée a franchi la ligne au sommet à 5895m d’altitude. Quelle expérience inoubliable. L’ascension était grandiose. Et puis c’était pour la bonne cause. Wendy nous a emmenés ensuite au Kenya à la rencontre des enfants de l'école de Port Reitz à Mombassa. Je leur ai apporté des masques de cécifoot pour leur faire découvrir l’expérience du foot handisport. Et ils ont joué le jeu, ces jeunes du collège et lycée de Mombassa. 

Tu as rencontré des difficultés au Kilimandjaro ? 

Anthony : Ah oui, ça reste une ascension difficile. Et on s’est pourtant tous entrainés. Tu descends plus vite que tu montes (rires). Garder le rythme, s’économiser, ralentir surtout… « polé polé » nous disait le guide Zacharia. Marcher lentement, c’est pas facile. Et puis, je me suis bloqué le dos le dernier jour de l’ascension. C’était un énorme coup dur. Je me voyais abandonner car avec la douleur, cela ne s’est pas arrangé. Camille a été d’une aide précieuse. J’ai pu soulager un peu mon dos. Les porteurs ont pris mon sac. Elle m’a encouragé jusqu’en haut du sommet. Cette fille est géniale !! 

Quels enseignements tirer de cette première en haute montagne ? 

Anthony : Ensemble, on va beaucoup plus loin. J’étais à des kilomètres d’imaginer relever ces défis en si peu de temps. Avant mon handicap en 2019 où je perds la vue, je n’étais pas sportif. Je n’avais pas l’objectif d’affronter le plus haut sommet d’Afrique. Grâce aux Trophées, j’ai enchaîné un nombre de premières fois qui me surprend encore aujourd’hui. 1^re candidature à un appel à projets en défis d’aventure. 1re fois que je prenais le TGV tout seul direction Paris. 1^er défi handi tour dans la Vanoise. Et ce n’est pas fini. D’autres projets sont à venir…

Tu as d'autres projets en tête ? 

Anthony : Je vais réaliser mon premier semi-marathon Cancale-Saint-Malo en août prochain… et mon 1^er triathlon à Dinard en septembre. J’ai plein d’autres rêves et défis en tête : la traversée aussi du désert au Maroc. Sans oublier le retour en Afrique, direction le Kilimandjaro. Avec cette fois, l’objectif de franchir la ligne d’arrivée main dans la main avec mon amie Wendy.  

Tu es devenu un aventurier alors ? 

Anthony : Une chose est sûre, j’ai pris goût au dépassement de soi. Et j’ai fini par accepter mon handicap visuel. J’aime bien cette image du phénix qui renait de ses cendres. Cette image me parle. Les Trophées m’ont permis de me réaliser d’une certaine manière.

Un mot de la fin ? 

Anthony : Merci à mon amie Wendy pour ce défi de taille, le Kilimandjaro. Un grand remerciement à toute l’équipe des Trophées Aventure Hustive x ITESOFT. Ma vie a changé. Je suis plus autonome aujourd’hui. Et avec ce documentaire qui retrace mon parcours dans la Vanoise, je pars à la rencontre des écoles et entreprises, en Bretagne et ailleurs en région, pour leur expliquer mon handicap et ma raison d’être aujourd’hui.